A sa grande surprise, Maurice vit que le 106e descendait à Reims et recevait l’ordre d’y camper. On n’allait donc pas à Châlons rejoindre l’armée ? Et, lorsque, deux heures plus tard, son régiment eut formé les faisceaux, à une lieue de la ville, du côté de Courcelles, dans la vaste plaine qui s’étend le long du canal de l’Aisne à la Marne, son étonnement grandit encore, en apprenant que toute l’armée de Châlons se repliait depuis le matin et venait bivouaquer en cet endroit. En effet, d’un bout de l’horizon à l’autre, jusqu’à Saint-Thierry et à la Neuvillette, au-delà même de la route de Laon, des tentes se dressaient, les feux de quatre corps d’armée flamberaient là le soir. Evidemment, le plan qui avait prévalu était d’aller prendre position sous Paris, pour y attendre les Prussiens. Et il en fut très heureux. N’était-ce pas le plus sage ?