Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°849)

Partie : Partie 2, chapitre III

Hélène en vint à ne plus vouloir que Jeanne s'éloignât. Le docteur trouvait sans cesse entre elle et lui ce témoin, qui le surveillait de ses grands yeux limpides. Mais ce dont Hélène souffrit surtout, ce fut de se sentir tout d'un coup embarrassée devant madame Deberle. Quand celle-ci rentrait, les cheveux au vent, et qu'elle l'appelait " ma chère " en lui racontant ses courses, elle ne l'écoutait plus de son air souriant et paisible ; au fondde son être, un tumulte montait, des sentiments qu'elle se refusait à préciser. Il y avait là comme une honte et de la rancune. Puis, sa nature honnête se révoltait ; elle tendait la main à Juliette, mais sans pouvoir réprimer le frisson physique que les doigts tièdes de son amie lui faisaient courir à fleur de peau.

?>