Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°779)

Partie : Partie 2, chapitre III

Les enfants jouaient à l'autre bout du jardin. Il s'assit près d'elle. Leur tête-à-tête ne les troublait nullement. Pendant près d'une heure, ils causèrent de mille choses, sans éprouver un instant l'envie de faire une allusion au sentiment tendre qui leur gonflait le cœur. A quoi bon parler de cela ? Ne savaient-ils pas ce qu'ils auraient pu se dire ? Ils n'avaient aucun aveu à se faire. Cela suffisait à leur joie, d'être ensemble, de s'entendre sur tous les sujets, de jouir sans trouble de leur solitude, à cette place même où il embrassait sa femme chaque soir devant elle.

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