Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°762)

Partie : Partie 2, chapitre III

Souvent, elles passaient l'après-midi toutes les deux sans voir personne. Jeanne et Lucien jouaient à leurs pieds. Il y avait de longs silences. Puis, madame Deberle, que la rêverie désespérait, causait pendant des heures, se contentant des approbations muettes d'Hélène, repartant de plus belle au moindre hochement de tête. C'étaient des histoires interminables sur les dames de son intimité, des projets de réception pour le prochain hiver, des réflexions de pie bavarde au sujet des événements du jour, tout le chaos mondain qui se heurtait dans ce front étroit de jolie femme ; et cela mêlé à de brusques effusions d'amour pour les enfants, à des phrases émues qui célébraient les charmes de l'amitié. Hélène se laissait serrer les mains. Elle n'écoutait pas toujours ; mais dans l'attendrissementcontinu où elle vivait, elle se montrait très touchée des caresses de Juliette, et elle la disait d'une grande bonté, d'une bonté d'ange.

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