Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°761)

Partie : Partie 2, chapitre III

Et Hélène était chez elle, en effet. Peu à peu, elle s'habituait à ce coin de verdure, elle attendait l'heure d'y descendre avec une impatience d'enfant. Ce qui la charmait, dans ce jardin bourgeois, c'était surtout la propreté de la pelouse et des massifs. Pas une herbe oubliée ne gâtait la symétrie des feuillages. Les allées, ratissées tous les matins, avaient aux pieds une mollesse de tapis. Elle vivait là, calme et reposée, ne souffrant pas des excès de la sève. Il ne lui venait rien de troublant de ces corbeilles dessinées si nettement, de ces manteaux de lierre dont le jardinier enlevait une à une les feuilles jaunies. Sous l'ombre enfermée des ormes, dans ce parterre discret que la présence de madame Deberle parfumait d'une pointe de musc, elle pouvait se croire dans un salon ; et la vue seule du ciel, lorsqu'elle levait la tête, lui rappelait le plein air et la faisait respirer largement.

?>