Son Excellence Eugène Rougon
Son Excellence Eugène Rougon (paragraphe n°417)
Chapitre II
Et elle resta pourtant quelques minutes encore, désireuse de voir la bande s'en aller en même temps qu'elle. Pour décider le mouvement de retraite, elle offrit même de prendre quelqu'un avec elle, dans son fiacre. Cefut le colonel qui accepta, et il fut convenu que le petit Auguste monterait à côté du cocher. Alors, commença une grande distribution de poignées de main. Rougon s'était mis près de la porte, ouverte toute grande. En passant devant lui, chacun avait une dernière phrase de condoléances. Monsieur Kahn, Du Poizat et le colonel allongèrent le cou, lui lâchèrent tout bas un mot dans l'oreille, pour qu'il ne les oubliât pas. Les Charbonnel étaient déjà sur la première marche de l'escalier, et madame Correur causait avec Merle, au fond de l'antichambre, pendant que madame Bouchard, attendue à quelques pas par son mari et par monsieur d'Escorailles, s'attardait encore devant Rougon, très gracieuse, très douce, lui demandant à quelle heure elle pourrait le voir, rue Marbeuf, tout seul, parce qu'elle était trop bête quand il y avait du monde. Mais le colonel, en l'entendant demander cela, revint brusquement ; les autres le suivirent, il y eut une rentrée générale.