Son Excellence Eugène Rougon
Son Excellence Eugène Rougon (paragraphe n°2869)
Chapitre XIV
Eh ! messieurs, quel gouvernement mieux que l'Empire a jamais réalisé les réformes libérales dont vous venez d'entendre tracer le séduisant programme ? Je ne combattrai pas le discours de l'honorable préopinant. Il me suffira de prouver que le génie et le grand cœur del'empereur ont devancé les réclamations des adversaires les plus acharnés de son règne. Oui, messieurs, de lui-même, le souverain a remis à la nation ce pouvoir dont elle l'avait investi, dans un jour de danger public. Magnifique spectacle, si rare dans l'histoire ! Oh ! nous comprenons le dépit de certains hommes de désordre. Ils en sont réduits à attaquer les intentions, à discuter la quantité de liberté rendue... Vous avez compris le grand acte du 24 novembre. Vous avez voulu, dans le premier paragraphe de l'adresse, témoigner à l'empereur votre profonde reconnaissance de sa magnanimité et de sa confiance en la sagesse du Corps législatif. L'adoption de l'amendement qui vous est soumis serait une injure gratuite, je dirai même une mauvaise action. Consultez vos consciences, messieurs, demandez-vous si vous vous sentez libres. La liberté est aujourd'hui complète, entière, je m'en porte le garant...