Son Excellence Eugène Rougon
Son Excellence Eugène Rougon (paragraphe n°1427)
Chapitre VIII
Elle se gardait comme un argument irrésistible. Pour elle, se donner ne tirait pas à conséquence. Elle y mettait si peu de plaisir, que cela devenait une affaire pareille aux autres, un peu plus ennuyeuse peut-être. Lorsqu'elle était revenue de Compiègne, Du Poizat, qui connaissait l'aventure de la chasse à courre, avait voulu savoir dans quels termes elle restait avec monsieur de Marsy. Vaguement, il songeait à trahir Rougon pour le comte, siClorinde arrivait à être la maîtresse toute-puissante de ce dernier. Mais elle s'était presque fâchée, en niant énergiquement toute l'histoire. Il la jugeait donc bien sotte, pour la soupçonner d'une liaison semblable ? Et, oubliant son démenti, elle avait laissé entendre qu'elle ne reverrait même pas monsieur de Marsy. Autrefois encore, elle aurait pu rêver de l'épouser. Jamais un homme d'esprit, selon elle, ne travaillait sérieusement à la fortune d'une maîtresse. D'ailleurs, elle mûrissait un autre plan.