Son Excellence Eugène Rougon

Son Excellence Eugène Rougon (paragraphe n°1414)

Chapitre VIII

Cependant, à mesure que les jours coulaient, Clorinde multipliait ses visites rue Marbeuf. Chaque après-midi, elle semblait attendre de Rougon quelque nouvelle, elle le regardait d'un air de surprise, en le voyant rester muet. Depuis son séjour à Compiègne, elle vivait dans l'espoir d'un brusque triomphe ; elle avait imaginé tout un drame, une colère furieuse de l'empereur, une chute retentissante de monsieur de Marsy, une rentrée immédiate du grand homme au pouvoir. Ce plan de femme lui semblait d'un succès certain. Aussi, au bout d'un mois, son étonnement fut-il immense, lorsqu'elle vit le comte rester au ministère. Et elle conçut un dédain pour l'empereur, qui ne savait pas se venger. Elle, à sa place, aurait eu la passion de sa rancune. A quoi songeait-il donc, dans l'éternel silence qu'il gardait ?

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