Pot-Bouille
Pot-Bouille (paragraphe n°2290)
Chapitre XIII
Justement, on était ce matin-là au huit octobre, la piqueuse de bottines devait déménager avant midi. Depuis une semaine, monsieur Gourd surveillait son ventre avec un effroi qui grandissait d'heure en heure. Jamais le ventre n'attendrait le huit. La piqueuse de bottines avait supplié le propriétaire de la laisser quelques jours de plus, pour faire ses couches ; mais elle s'était heurtée contre un refus indigné. A tout instant, des douleurs la prenaient ; pendant la dernière nuit encore, elle croyait bien qu'elle accoucherait seule. Puis, vers neuf heures, elle avait commencé son déménagement, aidant le gamin dont la petite voiture à bras était dans la cour, s'appuyant aux meubles, s'asseyant sur les marchesde l'escalier, quand une colique trop forte la pliait en deux.