Pot-Bouille

Pot-Bouille (paragraphe n°213)

Chapitre II

Les planches avaient le vide mélancolique et le faux luxe des familles où l'on achète de la basse viande, afin de pouvoir mettre des fleurs sur la table. Il ne traînait là que des assiettes de porcelaine à filets dorés, absolument nettes, une brosse à pain dont le manche se désargentait, des burettes où l'huile et le vinaigre avaient séché ; et pas une croûte oubliée, pas une miette de desserte, ni un fruit,ni une sucrerie, ni un restant de fromage. On sentait que la faim d'Adèle, jamais contentée, torchait, jusqu'à dédorer les plats, les rares fonds de sauce laissés par les maîtres.

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