Pot-Bouille
Pot-Bouille (paragraphe n°1961)
Chapitre XI
Alors, éclatèrent de furieuses récriminations. On traita le vieux de filou. C'était indigne de gâcher ainsi son argent, en sournois qui se fiche du monde et qui joue une infâme comédie, pour continuer à se faire dorloter. Les Duveyrier se montraient inconsolables de l'avoir nourri douze années, sans lui réclamer une seule fois les quatre-vingt mille francs de la dot de Clotilde, dont ils avaient eu seulement dix mille francs. Ça faisait toujours dix mille francs, répondait avec violence Théophile, qui en était encore à toucher un sou des cinquante mille, promis lors de son mariage. Mais Auguste, à son tour, se plaignait plus âprement, reprochait à son frère d'être au moins parvenu à empocher les intérêts de cette somme pendant trois mois ; tandis que lui n'aurait jamais rien des cinquante mine francs, également portés sur son contrat. Et Berthe, montée par sa mère, lâchait des paroles blessantes, l'air indigné d'être entrée dans une famille malhonnête. Et Valérie, déblatérant sur les loyers qu'elleavait eu si longtemps la bêtise de payer au vieux, par peur d'être déshéritée, ne pouvait digérer cela, regrettait cet argent comme de l'argent immoral, employé à entretenir la débauche.