Pot-Bouille
Pot-Bouille (paragraphe n°1760)
Chapitre X
Tous deux passèrent à leur tour dans la chambre de monsieur Vabre. Duveyrier, très pâle, écoutait le Dr Juillerat qui lui donnait des explications à demi-voix. C'était une attaque d'apoplexie séreuse ; le malade pouvait traîner jusqu'au lendemain ; mais il n'y avait plus aucune espérance. Clotilde arrivait justement ; elle entendit cette condamnation, elle s'affaissa sur une chaise, en se tamponnant les yeux avec son mouchoir, déjà trempé de larmes, tordu, réduit à rien. Pourtant, elle trouva la force de demander au docteur si son pauvre père reprendrait au moins connaissance. Le docteur en doutait ; et, comme s'il eût compris le but de la question, il exprima l'espoir que monsieur Vabre avait depuis longtemps réglé ses affaires. Duveyrier, dont l'esprit semblait être resté rue de la Cerisaie, parut alorss'éveiller. Il regarda sa femme, puis répondit que monsieur Vabre ne se confiait à personne. Il ne savait donc rien, il avait simplement des promesses en faveur de leur fils Gustave, que son grand-père souvent parlait d'avantager, pour les récompenser de l'avoir pris chez eux. En tout cas, s'il existait un testament, on le trouverait.