Pot-Bouille
Pot-Bouille (paragraphe n°1378)
Chapitre VIII
Quelques amis se risquèrent. Valérie était toujours couchée ; seulement, la crise se calmait ; et, par décence, on avait couvert sa gorge d'une serviette, trouvée sur une console. Devant la fenêtre, madame Juzeur et madame Duveyrier écoutaient le Dr Juillerat, qui expliquait que les accès cédaient parfois à des compresses d'eau chaude,appliquées autour du cou. Mais la malade ayant vu Octave entrer avec Campardon, l'appela d'un signe, lui adressa d'abord des paroles incohérentes, dans un dernier reste d'hallucination. Il dut s'asseoir près d'elle, sur l'ordre même du médecin, désireux avant tout de ne pas la contrarier ; et il reçut ainsi ses confidences, lui qui, dans la soirée, avait déjà eu celles du mari. Elle tremblait de peur, elle le prenait pour son amant, le suppliait de la cacher. Puis, elle le reconnut et fondit en larmes, en le remerciant de son mensonge du matin, pendant la messe. Octave songeait à cette autre crise, dont il avait voulu profiter, avec un désir goulu d'écolier. Maintenant, il était son ami, elle lui dirait tout, ce serait peut-être meilleur.