Pot-Bouille

Pot-Bouille (paragraphe n°1309)

Chapitre VIII

Mais les orgues, de nouveau, ronflaient dans la nef, l'abbé Mauduit avait reparu en chasuble, les chantres attaquaient la messe. C'était une messe en musique, d'une grande pompe. L'oncle Bachelard, qui faisait le tour des chapelles, lisait les inscriptions latines des tombeaux, sans les comprendre ; celle du duc de Créquy l'intéressa particulièrement. Trublot et Gueulin avaient rejoint Octave, pour avoir des détails ; et tous trois, derrière la chaire, ricanaient. Des chants s'enflaient brusquement comme des vents d'orage, des enfants de chœur balançaient des encensoirs ; puis, il y avait des coups de sonnette, des silences où l'on entendait les balbutiements du prêtre à l'autel. Et Théophile ne pouvait tenir en place ; il gardait Duveyrier, qu'il accablait de ses réflexions affolées, ayant perdu pied, ne comprenant pas comment le monsieur du rendez-vous n'était pas le monsieur de la lettre. Dans l'assistance, on continuait àsurveiller chacun de ses gestes ; toute l'église, avec ses défilés de prêtres, son latin, sa musique, son encens, commentait passionnément l'aventure. Lorsque l'abbé Mauduit, après le Pater, descendit pour donner une dernière bénédiction aux époux, il interrogea d'un regard le trouble profond des fidèles, les visages excités des femmes, les rires sournois des hommes, sous la grande lumière gaie des fenêtres, au milieu de la richesse cossue de la nef et des chapelles.

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