Nana

Nana (paragraphe n°2803)

Chapitre XIII

Voyons, tu étais là, dis la vérité... Est-ce moi qui les poussais ? n'étaient-ils pas toujours une douzaine à se battre pour inventer la plus grosse saleté ? Ils me dégoûtaient, moi ! Je me cramponnais pour ne pas les suivre, j'avais peur... Tiens ! un seul exemple, ils voulaient tous m'épouser. Hein ? une idée propre ! Oui, mon cher, j'aurais été vingt fois comtesse ou baronne, si j'avais consenti. Eh bien ! j'ai refusé, parce que j'étais raisonnable... Ah ! je leur en ai évité, des ordures et des crimes !... Ils auraient volé, assassiné, tué père et mère. Je n'avais qu'un mot à dire, et je ne l'ai pas dit... Aujourd'hui, tu vois ma récompense... C'est comme Daguenet que j'ai marié, celui-là ; un meurt-de-faim dont j'ai fait la position, après l'avoir gardé gratis, pendant des semaines. Hier, je le rencontre, il tourne la tête. Eh ! va donc, cochon ! Je suis moins sale que toi !

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