Nana
Nana (paragraphe n°2375)
Chapitre XI
Les courses s'achevaient, on courait le Prix Vaublanc. Des voitures partaient, une à une. Cependant, le nom de Vandeuvres revenait, au milieu de querelles. Maintenant, c'était clair : Vandeuvres, depuis deux ans, ménageait son coup, en chargeant Gresham de retenir Nana ; et il n'avait produit Lusignan que pour faire le jeu de la pouliche. Les perdants se fâchaient, tandis que les gagnants haussaient les épaules. Après ? n'était-ce pas permis ? Un propriétaire conduisait son écurie comme il l'entendait. On en avait vu bien d'autres ! Le plus grand nombre trouvait Vandeuvres très fort d'avoir fait ramasser par des amis tout ce qu'il avait pu prendre sur Nana, ce qui expliquait la hausse brusque de la cote ; on parlait de deux mille louis, à trente en moyenne, douze cent mille francs de gain, un chiffre dont l'ampleur frappait de respect et excusait tout.