Nana
Nana (paragraphe n°1953)
Chapitre X
Zoé dut le pousser devant elle. En bas, dans la salle à manger, lorsque Nana put les rejoindre, elle les gronda tous les deux. Zoé pinçait les lèvres ; et elle se retira, l'air vexé, en disant qu'elle avait pensé faire plaisir à madame.Georges regardait Nana avec un tel bonheur de la revoir que ses beaux yeux s'emplissaient de larmes. Maintenant, les mauvais jours étaient passés, sa mère le croyait raisonnable et lui avait permis de quitter les Fondettes ; aussi, en débarquant à la gare, venait-il de prendre une voiture pour embrasser plus vite sa bonne chérie. Il parlait de vivre désormais près d'elle, comme là-bas, quand il l'attendait pieds nus, dans la chambre de la Mignotte. Et, tout en contant son histoire, il avançait les doigts, par un besoin de la toucher, après cette cruelle année de séparation ; il s'emparait de ses mains, fouillait dans les larges manches du peignoir, remontait jusqu'aux épaules.