Le Ventre de Paris
Le Ventre de Paris (paragraphe n°673)
Chapitre III
Balthazar allait à l'auberge. Elle, restait sous l'averse, pour vendre ses légumes. Le carreau se changeait en une mare de boue liquide. Les choux, les carottes, les navets, battus par l'eau grise, se noyaient dans cette coulée de torrent fangeux, roulant à pleine chaussée. Ce n'était plus les verdures superbes des claires matinées. Les maraîchers, au fond de leur limousine, gonflaient le dos, sacrant contre l'administration qui, après enquête, a déclaré que la pluie ne fait pas de mal aux légumes, et qu'il n'y a pas lieu d'établir des abris.