Le Ventre de Paris
Le Ventre de Paris (paragraphe n°515)
Chapitre III
Alors, monsieur Verlaque, faisant le tour par le trottoir, l'amena dans l'enceinte d'un des bancs de criée. Il lui expliqua les cases et le personnel du grand bureau de bois jaune, puant le poisson, maculé par les éclaboussures des mannes. Tout en haut, dans la cabine vitrée, l'agent des perceptions municipales prenait leschiffres des enchères. Plus bas, sur des chaises élevées, les poignets appuyés à d'étroits pupitres, étaient assises les deux femmes qui tenaient les tablettes de vente pour le compte du facteur. Le banc est double ; de chaque côté, à un bout de la table de pierre qui s'allonge devant le bureau, un crieur posait les mannes, mettait à prix les lots et les grosses pièces ; tandis que la tabletière, au-dessus de lui, la plume aux doigts, attendait l'adjudication. Et il lui montra, en dehors de l'enceinte, en face, dans une autre cabine de bois jaune, la caissière, une vieille et énorme femme, qui rangeait des piles de sous et de pièces de cinq francs.