Le Ventre de Paris

Le Ventre de Paris (paragraphe n°213)

Chapitre II

Il apprit la charcuterie. Il y goûtait plus de jouissances encore que dans la cuisine. Mais l'oncle Gradelle lui disait qu'il ne devait pas trop négliger ses casseroles, qu'un charcutier bon cuisinier était rare, que c'était une chance d'avoir passé par un restaurant avant d'entrer chez lui. Il utilisait ses talents, d'ailleurs ; il lui faisait faire des dîners pour la ville, le chargeait particulièrement des grillades et des côtelettes de porc aux cornichons. Comme le jeune homme lui rendait de réels services, il l'aima à sa manière, lui pinçant les bras, les jours de belle humeur. Il avait vendu le pauvre mobilier de la rue Royer-Collard, et en gardait l'argent, quarante et quelques francs, pour que ce farceur de Quenu, disait-il, ne le jetât pas par les fenêtres. Il finitpourtant par lui donner chaque mois six francs pour ses menus plaisirs.

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