Le Rêve

Le Rêve (paragraphe n°805)

Chapitre XI

Maintenant, debout au milieu de cette floraison de linges, éclatants sur l'herbe verte, Angélique songeait à cet autre jour, où, dans le grand vent, parmi le claquement des draps et des nappes, leurs cœurs s'étaient donnés, si ingénus. Pourquoi avait-il cessé de venir la voir ? Pourquoi n'était-il pas à ce rendez-vous, dans cette gaieté saine de la lessive ? Mais, tout à l'heure, quand elle le tiendrait entre ses bras, elle savait bien qu'il n'appartiendrait plus qu'à elle seule. Elle n'avait pas même besoin de lui reprocher sa faiblesse, il lui suffirait de s'être montrée, pour qu'il retrouvât la volonté de leur bonheur. Il oserait tout, elle n'avait qu'à le rejoindre, dans un instant.

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