Le Docteur Pascal
Le Docteur Pascal (paragraphe n°958)
Chapitre VIII
Toute l'après-midi, ils s'attardèrent au ménage, balayèrent, firent le lit. Lui-même avait voulu l'aider. C'était un jeu, ils s'amusaient comme des enfants rieurs. Et, de loin en loin, cependant, ils revenaient frapper à la porte de Martine. Voyons, c'était fou, elle n'allait pas se laisser mourir de faim ! Avait-on jamais vu une mule pareille, quand personne ne lui avait rien fait ni rien dit ! Mais les coups résonnaient toujours dans le vide morne de la chambre. La nuit tomba, ils durent s'occuper encore du dîner, qu'ils mangèrent, serrés l'un contre l'autre, dans la même assiette. Avant de se coucher, ils tentèrent un dernier effort, ils menacèrent d'enfoncer la porte, sans que leur oreille, collée contre le bois, perçût même un frisson. Et, le lendemain, au réveil, quand ils redescendirent, ils furent pris d'une sérieuse inquiétude, en constatant que rien n'avait bougé, que la porte restait hermétiquement close. Il y avait vingt-quatre heures que la servante n'avait donné signe de vie.