Le Docteur Pascal
Le Docteur Pascal (paragraphe n°1137)
Chapitre IX
Le docteur se rendit directement chez monsieur Maurin, le notaire des Tulettes, qui se trouvait être en même temps maire de la commune. Veuf depuis une dizaine d'années, vivant en compagnie de sa fille, également veuve et sans enfant, il entretenait de bons rapports de voisinage avec le vieux Macquart, il avait parfois gardé chez lui le petit Charles des journées entières, sa fille s'étant intéressée à cet enfant si beau et si à plaindre. Monsieur Maurin s'effara, voulut remonter avec le docteur constater l'accident, promit de dresser un acte de décès en règle. Quant à une cérémonie religieuse, à des obsèques, elles paraissaient bien difficiles. Lorsqu'on était rentré dans la cuisine, le vent de la porte avait fait envoler les cendres ; et, lorsqu'on s'était efforcé de les recueillir pieusement, on n'avait guère réussi qu'à ramasser les raclures du carreau, toute une saleté ancienne, où il ne devait rester que bien peu de l'oncle. Alors enterrer quoi ? Il valait mieux y renoncer. On y renonça. D'ailleurs, l'oncle ne pratiquait guère, et la famille se contenta de faire dire plus tard des messes, pour le repos de son âme.