La Terre
La Terre (paragraphe n°778)
Chapitre III
Les premières semaines furent très dures, car il s'agissait de réparer les dégâts de la grêle, de bêcher, de replanter des légumes ; et ce fut là ce qui poussa Jean à leur donner un coup de main. Une liaison se faisait entre lui et elles deux, depuis qu'il avait ramené leur pèremoribond. Le lendemain de l'enterrement, il vint demander de leurs nouvelles. Puis, il revint causer, peu à peu familier et obligeant, si bien qu'un après-midi, il ôta la bêche des poings de Lise, pour achever de retourner un carré. Dès lors, en ami, il leur consacra les heures que ne lui prenaient pas ses travaux, à la ferme. Il était de la maison, de cette vieille maison patrimoniale des Fouan, bâtie par un ancêtre, il y avait trois siècles, et que la famille honorait d'une sorte de culte. Lorsque Mouche, de son vivant, se plaignait d'avoir eu le mauvais lot, dans le partage, et accusait de vol sa sœur et son frère, ceux-ci répondaient : " Et la maison ! est-ce qu'il n'a pas la maison ? "