La Terre
La Terre (paragraphe n°588)
Chapitre V
Tout de même, reprit Fouan, il ne faut pas nous plaindre. Je me suis laissé conter qu'il y a des pays où la terre donne un mal de chien. Ainsi, dans le Perche, ils n'ont que des cailloux... En Beauce, elle est douce encore, elle ne demande qu'un bon travail suivi... Seulement, ça se gâte. Elle devient pour sûr moins fertile, des champs où l'on récoltait vingt hectolitres, n'en rapportent aujourd'hui que quinze... Et le prix de l'hectolitre diminue depuis un an, on raconte qu'il arrive du blé de chez les sauvages, c'est quelque chose de mauvais qui commence, une crise, comme ils disent... Est-ce que le malheur est jamais fini ? Ça ne met pas de viande dans la marmite, n'est-ce pas ? leur suffrage universel. Le foncier nous casse les épaules, on nous prend toujours nos enfants pour la guerre... Allez, on a beau faire des révolutions, c'est bonnet blanc, blanc bonnet, et le paysan reste le paysan.