La Terre
La Terre (paragraphe n°1792)
Partie : TROISIEME PARTIE, chapitre IV
A cette même heure, Françoise, réveillée en sursaut, se leva, ouvrit la lucarne de sa chambre, pour respirer. Elle avait rêvé qu'on se battait, que des chiens mangeaient la porte, en bas. Dès que l'air l'eut rafraîchie un peu, elle se retrouva avec l'idée des deux hommes, l'un qui la voulait, l'autre qui l'avait prise ; et elle ne réfléchissait pas plus loin, cela tournait simplement en elle, sans qu'elle jugeât ni décidât rien. Mais elle tendit l'oreille, ce n'était donc pas un rêve ? un chien hurlait au loin, au bord de l'Aigre. Ensuite, elle se souvint : c'était Hilarion, qui, depuis la tombée du jour, hurlait près du cadavre de Palmyre. On avait tenté de le chasser, il s'était cramponné, avait mordu, refusant de lâcher ces restes, sa sœur, sa femme, son tout ; et il hurlait sans fin, d'un hurlement qui emplissait la nuit.