La Terre
La Terre (paragraphe n°1702)
Partie : TROISIEME PARTIE, chapitre IV
Mais le bleu du ciel avait pâli, d'une pâleur de voûte chauffée à blanc ; et, du soleil attisé, il tombait des braises. C'était, après le déjeuner, l'heure lourde, accablante de la sieste. Déjà, Delhomme et son équipe, occupés, près de là, à mettre des gerbes en ruches, quatre en bas, une en haut, pour le toit, avaient disparu, tous couchés au fond de quelque pli de terrain. Un instant encore, on aperçut debout le vieux Fouan, qui vivait chez son gendre, depuis quinze jours qu'il avait vendu sa maison ; mais, à son tour, il dut s'étendre, on ne le vit plus. Et il ne resta dans l'horizon vide, sur les fonds braisillants des chaumes, au loin, que la silhouette sèche de la Grande, examinant une haute meule que son monde avait commencée, au milieu du petit peuple à moitié défait des ruches. Elle semblait un arbre durci par l'âge, n'ayant plus rien à craindre du soleil, toute droite, sans une goutte de sueur, terrible et indignée contre ces gens qui dormaient.