La Terre
La Terre (paragraphe n°1367)
Partie : TROISIEME PARTIE, chapitre I
Enfin, Buteau la tenait donc, sa part, cette terre si ardemment convoitée, qu'il avait refusée pendant plus de deux ans et demi, dans une rage faite de désir, de rancune et d'obstination ! Lui-même ne savait plus pourquoi il s'était ainsi entêté, brûlant au fond de signer l'acte, craignant d'être dupe, ne pouvant se consoler de n'avoir pas tout l'héritage, les dix-neuf arpents, aujourd'hui mutilés et épars. Depuis qu'il avait accepté, c'était une grande passion satisfaite, la joie brutale de la possession ; et une chose la doublait, cette joie, l'idée que sa sœur et son frère étaient volés, que son lot valait davantage, à présent que le nouveau chemin bordait sa pièce. Il ne les rencontrait plus, sans ricaner, en malin, disant avec des clins d'yeux :