La Terre
La Terre (paragraphe n°1348)
Chapitre VII
Et lui répondait par un éloge du " tour de ville ", la ligne de promenades plantées de vieux arbres, qui font à Chartres une ceinture d'ombrages. En bas surtout, le long de l'Eure, les boulevards étaient très frais, en été. Puis, il y avait la cathédrale, il s'étendait sur la cathédrale, en homme bien renseigné et respectueux de la religion. Oui, un des plus beaux monuments, devenu trop vaste pour cette époque de mauvais chrétiens, presque toujours vide, au milieu de sa place déserte, que seules des ombres de dévotes traversaient en semaine ; et, cette tristesse de grande ruine, il l'avait sentie, un dimanche qu'il y était entré, en passant, au moment des vêpres : on y grelottait, on n'y voyait pas clair, à cause des vitraux, si bien qu'il avait dû s'habituer au noir, avant de distinguer deux pensionnats de petites filles, perdues là comme une poignée de fourmis, chantant d'une voix aiguë de fifre, sous les voûtes. Ah ! vraiment, ça serrait le cœur, qu'on abandonnât ainsi les églises pour les cabarets !