La Terre

La Terre (paragraphe n°1149)

Chapitre VI

Lise et Françoise, suivies par Jean, poussèrent de la sorte jusqu'au marché à la volaille, qui était rue Beaudonnière. Là, des fermes avaient envoyé de vastes paniers à claire-voie, où chantaient des coqs et d'où sortaient des cous effarés de canards. Des poulets morts et plumés s'alignaient dans des caisses, par lits profonds. Puis, c'étaient encore des paysannes, chacune apportant ses quatre ou cinq livres de beurre, ses quelques douzaines d'œufs, ses fromages, les grands maigres, lespetits gras, les affamés, gris de cendre. Plusieurs étaient venues avec deux couples de poules liées par les pattes. Des dames marchandaient, un gros arrivage d'œufs attroupait du monde devant une auberge, Au Rendez-vous des poulaillers. Justement, parmi les hommes qui déchargeaient les œufs, se trouvait Palmyre ; car, le samedi, lorsque le travail manquait à Rognes, elle se louait à Cloyes, portant des fardeaux à se rompre les reins.

?>