La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°967)
Chapitre V
Elle ne se ménageait guère, donnait toutes ses heures, et la notion du temps, de la vie même, lui échappait, dans les journées qu'elle passait près de son oncle, les oreilles bourdonnantes de la plainte dont frissonnait la chambre. Cette obsession était si grande, qu'elle en oubliait Lazare et Louise, échangeant avec eux des mots en courant, ne les retrouvant qu'aux rares minutes où elle traversait la salle à manger. Du reste, les travaux des épis étaient terminés, des pluies violentes retenaient les jeunes gens à la maison, depuis une semaine ; et, lorsque l'idée qu'ils se trouvaient ensemble lui revenait tout à coup, elle était heureuse de les savoir près d'elle.