La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°841)
Chapitre IV
Enfin, la convalescence commença par de grands sommeils. Elle dormait des journées entières, très calmes, l'haleine douce, dans un néant réparateur. La Minouche, qu'on avait chassée de la chambre, aux heures énervées de la maladie, profitait de cette paix pour s'y glisser ; elle sautait légèrement sur le lit, se couchait vite en rondcontre le flanc de sa maîtresse, passait là elle aussi les journées, à jouir de la tiédeur des draps ; parfois, elle y faisait d'interminables toilettes, s'usant le poil à coups de langue, mais d'un mouvement si souple, que la malade ne la sentait même pas remuer. Pendant ce temps, Mathieu, admis également dans la chambre, ronflait comme un homme, en travers de la descente de lit.