La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°587)
Chapitre III
Alors les choses furent vivement réglées. Madame Chanteau affectait de disparaître, laissant jouer à son mari le rôle qu'elle lui faisait répéter depuis la veille. Pour se conformer à la loi, celui-ci, dix jours auparavant, avait remis à Pauline, assistée du docteur, les comptes de tutelle, qui formaient un épais cahier, les recettes d'un côté, les dépenses de l'autre ; on avait tout déduit, non seulement la pension de la pupille mais encore les frais d'actes, les voyages à Caen et à Paris. Il ne s'agissait donc plus que d'accepter les comptes par sous-seings privés. Mais Cazenove, prenant sa mission de curateur au sérieux, voulut élever une contestation au sujet des affaires de l'usine ; et il força Chanteau à entrer dans certains détails. Pauline regardait le docteur d'un air suppliant. A quoi bon ? elle avait elle-même aidé à collationner ces comptes, que sa tante avait écrits de son anglaise la plus déliée.