La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°324)
Chapitre II
L'année fut moins bonne, la hausse que Davoine attendait depuis longtemps sur les sapins ne se produisait pas ; et de mauvaises nouvelles arrivaient de Caen : on assurait que, forcé de vendre à perte, il marchait fatalement à une catastrophe. La famille vécutchichement, les trois mille francs de rente suffisaient bien juste aux besoins stricts de la maison, en rognant sur les moindres provisions. Le grand souci de madame Chanteau était Lazare, dont elle recevait des lettres qu'elle gardait pour elle. Il semblait se dissiper, il la poursuivait de continuelles demandes d'argent. En juillet, comme elle allait toucher les rentes de Pauline, elle tomba violemment chez Davoine ; deux mille francs, déjà donnés par lui, avaient passé aux mains du jeune homme ; et elle réussit à lui arracher encore mille francs, qu'elle envoya tout de suite à Paris. Lazare lui écrivait qu'il ne pourrait venir, s'il ne payait pas ses dettes.