La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°2002)
Chapitre X
Doucement, elle s'assit sur une chaise, tandis que Lazare demeurait debout, immobile. Une attente effroyable commença, ni l'un ni l'autre ne disait un mot, ils ne pouvaient même soutenir l'angoisse de leurs regards, détournant la tête, dès que leurs yeux se rencontraient. Et aucun bruit n'arrivait d'en haut, les plaintes affaiblies ne s'entendaient plus, ils prêtaient vainement l'oreille, sans saisir autre chose que le bourdonnement de leur propre fièvre. C'était ce grand silence frissonnant, ce silence de mort, qui, à la longue, les épouvantait surtout. Que se passait-il donc ? pourquoi les avait-on renvoyés ? Ils auraient préféré les cris, une lutte, quelque chose de vivant se débattant encore sur leurs têtes. Les minutes s'écoulaient, et la maison s'enfonçait davantage dans ce néant. Enfin, la porte s'ouvrit, le docteur Cazenove entra.