La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°1753)
Chapitre IX
Dès qu'elle fut enfermée chez elle, Pauline retomba à une de ces crises de désespoir qui l'avaient si souvent tenue là, sur la même chaise, éveillée et torturée, pendant que la maison dormait. Est-ce que le malheur allait recommencer ? Quand elle croyait tout fini pour les autres et pour elle, quand elle s'était arraché le cœur jusqu'à donner Lazare à Louise, brusquement elle apprenait l'inutilité de son sacrifice : ils ne s'aimaient déjà plus, elle avait en vain pleuré les larmes et saigné le sang de son martyre. C'était à ce misérable résultat qu'elle aboutissait, à de nouvelles douleurs, des luttes prochaines, dont le pressentiment augmentait son angoisse. On ne cessait donc jamais de souffrir !