La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°1728)
Chapitre IX
Pauline se taisait, cachant sous le rire tendre de son accueil la secousse intérieure qu'elle avait reçue. Tout changeait donc une fois encore, elle ne partirait pas, et elle n'aurait su dire si elle en était heureuse ou fâchée, tellement elle devenait la chose des autres. Du reste, dans sa gaieté, il y avait une tristesse, celle de retrouver Lazare vieilli, l'œil éteint, la bouche amère. Elle connaissait bien ces plis qui lui coupaient le front et les joues ; mais les rides s'étaient creusées, elle y devinait un redoublement d'ennui et d'épouvante. Lui, la regardait également. Sans doute, elle lui semblait s'être développée, avoir gagné en beauté et en force, car il murmura, souriant à son tour :