La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°1666)
Chapitre VIII
Pauline, à bout de force, cessa de le supplier. Il y eut un silence. Lazare était retombé sur la chaise, les jambes brisées, tandis qu'elle, à son tour, marchait dans la vaste pièce, mais avec lenteur, en s'attardant devant chaque meuble ; et, de ces vieilles choses amies, de la table qu'elle avait usée de ses coudes, de l'armoire où les jouets de son enfance étaient enfouis encore, de tous les souvenirs qui traînaient là, lui remontait au cœur un espoir qu'elle ne voulait pas entendre, et dont la douceur pourtant la gagnait peu à peu tout entière. S'il l'aimait réellement assez pour refuser d'être à une autre ! Mais elle connaissait les lendemains d'abandon, cachés sous la fougue première de ces beaux sentiments. Puis, c'étaitlâche d'espérer, elle craignait de céder à une ruse de sa faiblesse.