La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1557)

Chapitre VIII

Chaque trimestre, Pauline se rendait à Caen, pour leurs rentes. Elle partait le matin, rentrait le soir, après avoir épuisé toute une liste de menus achats et de courses, qu'elle dressait pendant les trois mois. Cette année-là, au trimestre de juin, on l'attendit vainement jusqu'à neuf heures pour dîner. Chanteau, très inquiet, avait envoyé Lazare sur la route, dans la crainte d'un accident ; tandis que Véronique, d'un air tranquille, disait qu'on avait tort de se tourmenter : Mademoiselle, bien sûr, en se voyant en retard, s'était décidée à coucher, désireuse de faire toutes ses commissions. On dormit fort mal, à Bonneville ; et, le lendemain, dès le déjeuner, les terreurs recommencèrent. Vers midi, comme son père ne tenait plus en place, Lazare se décidait à partir pour Arromanches, lorsque la bonne, qui était en faction sur la route, reparut en criant :

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