La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°151)
Chapitre I
Quand je suis descendue dans cette boutique, se mit-elle à raconter lentement, elle était en petite robe noire, elle m'a embrassée, avec de gros sanglots... Oh ! une très belle boutique, une charcuterie tout en marbres et en glaces, juste en face des Halles... Et j'ai trouvé là une gaillarde, une bonne haute comme une botte, fraîche, rouge, qui avait prévenu le notaire, fait poser les scellés, et qui continuait tranquillement à vendre du boudin et des saucisses... C'est Adèle qui m'a conté la mort de notre pauvre cousin Quenu. Depuis six mois qu'il avait perdu sa femme Lisa, le sang l'étouffait ; toujours, il portait la main à son cou, comme pour ôter sa cravate ; enfin, un soir, on l'a trouvé la figure violette, le nez tombé dans une terrine de graisse... Son oncle Gradelle était mort ainsi.