La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°1142)
Chapitre VI
Et, pendant ce temps, Lazare était descendu dans la cuisine, éperdu, les jambes cassées. La maison entière lui faisait peur : il ne pouvait demeurer dans sa chambre dont le vide l'écrasait, il n'osait traverser la salle àmanger, où la vue de son père, lisant paisiblement un journal, le suffoquait de sanglots. Aussi revenait-il sans cesse à la cuisine, le seul coin chaud et vivant, rassuré d'y trouver Véronique, qui se battait avec ses casseroles, comme aux bons jours de tranquillité. Quand elle le vit se rasseoir près du fourneau, sur la chaise de paille qu'il adoptait, elle lui dit franchement ce qu'elle pensait de son peu de courage.