La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1580)

Partie : Préface, chapitre VII

Il balbutiait, il brûlait d'être dehors, dans le froid de la rue. Pascal fixait un regard pénétrant sur la folle, sur son père, sur son oncle ; l'égoïsme du savant l'emportait ; il étudiait cette mère et ces fils, avec l'attention d'un naturaliste surprenant les métamorphoses d'un insecte. Et il songeait à ces poussées d'une famille, d'une souche qui jette des branches diverses, et dont la sève âcre charrie les mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différemment tordues, selon les milieux d'ombre et de soleil. Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d'unéclair, l'avenir des Rougon-Macquart, une meute d'appétit lâchés et assouvis, dans un flamboiement d'or et de sang.

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