La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1003)

Partie : Préface, chapitre V

Il lâcha prise, il retomba. Morte ! morte ! encore ce mot, qui sonnait comme un glas dans sa tête vide ! Quand il fut seul, il se traîna auprès du cadavre. Miette le regardait toujours. Alors il se jeta sur elle, roula sa tête sur sa gorge nue, baigna sa peau de ses larmes. Ce fut un emportement. Il posait furieusement les lèvres sur la rondeur naissante de ses seins, il lui soufflait dans un baiser toute sa flamme, toute sa vie, comme pour la ressusciter. Mais l'enfant devenait froide sous ses caresses. Il sentait ce corps inerte s'abandonner dans sesbras. Il fut pris d'épouvante ; il s'accroupit, la face bouleversée, les bras pendants, et il resta là, stupide, répétant : 

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