La Faute de l'Abbé Mouret
La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°701)
Partie : Livre 2, chapitre II
Un soir qu'il était au plus mal, Albine lui donna sa main, pour qu'il y posât la joue. Et, la main ne le soulageant pas, elle pleura de se voir impuissante. Depuis qu'il était retombé dans l'assoupissement de l'hiver, elle ne se sentait plus assez forte pour le tirer à elle seule du cauchemar où il se débattait. Elle avait besoin de la complicité du printemps. Elle-même dépérissait, les bras glacés, l'haleine courte, ne sachant plus lui souffler la vie.Pendant des heures, elle rôdait dans la grande chambre attristée. Quand elle passait devant la glace, elle se voyait noire, elle se croyait laide.