La Faute de l'Abbé Mouret
La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°1486)
Partie : Livre 3, chapitre III
Bien, bien ! n'en faites qu'à votre tête, reprit la Teuse. Mariez les gens, lorsque vous n'en avez pas la force, et lorsque cela doit vous rendre malade. Je m'en doutais, je l'avais dit hier... C'est comme, si vous m'écoutiez, vous ne resteriez pas là, puisque l'odeur de la basse-cour vous incommode. Ça pue joliment, dans ce moment-ci. Je ne sais pas ce que mademoiselle Désirée peut encore remuer. Elle chante, elle ; elle s'en moque, ça lui donne des couleurs... Ah ! je voulais vous dire. Vous savez que j'ai tout fait pour l'empêcher de rester là, quand le taureau a pris la vache. Mais elle vous ressemble, elleest d'un entêtement ! Heureusement que, pour elle, ça ne tire pas à conséquence. C'est sa joie, les bêtes avec les petits... Voyons, monsieur le curé, soyez raisonnable. Laissez-moi vous conduire dans votre chambre. Vous vous coucherez, vous vous reposerez un peu... Non, vous ne voulez pas ? Eh bien ! c'est tant pis, si vous souffrez ! On ne garde pas ainsi son mal sur la conscience, jusqu'à en étouffer.