La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°923)
Partie : PREMIERE PARTIE, chapitre VIII
Alors, dans le jour pâle de la pièce, il la vit, d'une ressemblance frappante avec Maurice, de cette extraordinaire ressemblance des jumeaux qui est comme un dédoublement des visages. Pourtant, elle était plus petite, plus mince encore, d'apparence plus frêle, avec sabouche un peu grande, ses traits menus, sous son admirable chevelure blonde, d'un blond clair d'avoine mûre. Et ce qui la différenciait surtout de lui, c'étaient ses yeux gris, calmes et braves, où revivait tout l'âme héroïque du grand-père, le héros de la Grande Armée. Elle parlait peu, marchait sans bruit, d'une activité si adroite, d'une douceur si riante, qu'on la sentait comme une caresse dans l'air où elle passait.