La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°428)
Partie : PREMIERE PARTIE, chapitre IV
On était au 25 août, et Maurice, plus tard, en se rappelant la disparition de Goliath, demeura convaincu que cet homme était un de ceux qui renseignèrent le grand état-major allemand sur la marche exacte de l'armée de Châlons, et qui décidèrent le changement de front de la troisième armée. Dès le lendemain, le prince royal de Prusse quittait Pevigny, l'évolution commençait, cette attaque de flanc, cet enveloppement gigantesque à marches forcées et dans un ordre admirable, au travers de la Champagne et des Ardennes. Pendant que les Français allaient hésiter et osciller sur place, comme frappés de paralysie brusque, les Prussiens faisaient jusqu'à quarante kilomètres par jour, dans leur cercle immense de rabatteurs, poussant le troupeau d'hommes qu'ils traquaient, vers les forêts de la frontière.