La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°2414)
Chapitre II
Il serrait les poings, le seul espoir de manger enfin le rendait fou. Son gros appétit le torturait plus que les autres, son tourment devenait tel, qu'il avait essayé de mâcher de l'herbe. Depuis l'avant-veille, depuis la nuit où la viande de cheval aux betteraves lui avait donné une dysenterie affreuse, il était à jeun, si maladroit de son grand corps, malgré sa force, que, dans la bousculade du pillage des vivres, il n'attrapait jamais rien. Il aurait payé de son sang une livre de pain.