La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°2053)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre VII
Tout de suite, dès l'arrivée des Prussiens, Jean et Maurice avaient battu en retraite, d'arbre en arbre, en protégeant le plus possible Henriette, derrière eux. Ils ne cessaient pas de tirer, lâchaient un coup, puis gagnaient un abri. En haut du parc, Maurice connaissait une petite porte, qu'ils eurent la chance de trouver ouverte. Vivement, ils s'échappèrent tous les trois. Ils étaient tombés dans une étroite traverse qui serpentait entre deux hautes murailles. Mais, comme ils arrivaient au bout, des coups de feu les firent se jeter à gauche, dans une autre ruelle. Le malheur voulut que ce fût une impasse. Ilsdurent revenir au galop, tourner à droite, sous une grêle de balles. Et, plus tard, jamais ils ne se souvinrent du chemin qu'ils avaient suivi. On se fusillait encore à chaque angle de mur, dans ce lacis inextricable. Des batailles s'attardaient sous les portes charretières, les moindres obstacles étaient défendus et emportés d'assaut, avec un acharnement terrible. Puis, tout d'un coup, ils débouchèrent sur la route du Fond de Givonne, près de Sedan.